Ex-Clemenceau : entre deux eaux
Le
soulagement aura peut-être de courte durée pour la Marine nationale.
Car si la justice britannique a be! et bien débouté, le 29 septembre,
l'association britannique Friends of Hartlepool, qui avait saisi la haute
cour de Londres afin d'obtenir l'annulation de l'autorisation d'importation
de produits contaminés par l'amiante contenus dans l'ex-Clemenceau,
l'horizon de la coque Q-790 n'en est pas pour autant dégagé...
Nouveau recours ?
L'association anglaise envisageait en effet en milieu de semaine de faire
appel, et de retarder encore un peu plus l'arrivée programmée
de la vieille coque française le long des quais d'Able UK, le chantier
anglais qui avait remporté en juin l'appel d'offres portant sur la
déconstruction de l'ex-Clemenceau. Et ce pourrait n'être là
qu'un début. A Brest, l'association AE2D est ainsi en train de constituer
un dossier destiné à déposer un recours en référé
devant le tribunal administratif de Rennes. «Que les Anglais fassent
appel ou non, nous sommes déterminés à porter aussi l'affaire
devant la justice», confirme Roger Abiven, l'un des représentants
de l'association. Les Brestois pourraient notamment pointer les critères
de choix pris par l'État pour attribuer la déconstruction à
Able UK : «Le préfet maritime nous avait au départ
assuré que le coût ne serait pas un élément déterminant,
que le choix se ferait surtout en fonction de critères sociaux et environnementaux...
0r, l'on sait que c'est le prix proposé par Able UK, bien inférieur
à ceux de ses concurrents, qui lui a fait remporter l'appel d'offres.»
Du côté des autorités militaires, l'on se veut encore
optimiste : «Le bateau est prêt à partir. Il appartient
désormais à Able UK de se mettre en contact avec une société
de remorquage, avec laquelle nous organiserons ensuite le transfert»,
avance ainsi la préfecture maritime. AE2D n'attend plus que cela :
«Dès que la Marine annoncera une date de départ, nous
déposerons un recours en référé... Le feuilleton
est loin d'être terminé» prévient Roger Abiven.
E.J.
Le Courrier du Léon - 03/10/2008