Ex-Clemenceau : départ parasité
Attaquée
par des parasites, la coque de l'ex-Clem a une nouvelle fois vu son visa pour
l'Angleterre reporté. Les opposants au départ de l'ancien porte-avions
réclament une expertise indépendante.
2009 sonnera-t-elle un nouveau départ pour l'ex-Clemenceau ? C'est
ce que prévoit toujours la Marine nationale, qui s'active à
préparer la vielle coque Q 790 pour son dernier voyage, à destination
du chantier de déconstruction Able UK d'Hartlepool, en Angleterre.
Et ce malgré de nouveaux désagréments survenus en fin
d'année, avec la découverte de parasites persona non grata accrochés
à la coque d'un navire qui ne semble pas vraiment décidé
à quitter ses eaux de naissance.
La nouvelle,est tombée le 24 décembre au soir. Dans un communiqué,
la Marine nationale a en effet révélé qu’une analyse
de la coque« dans le cadre de l'appareillage de la coque Q 790 »l,
avait permis de- détecter la présence de « plusieurs espèces
de végétaux et animaux [...] communément présentes
sur Ies côtes bretonnes mais a priori absentes du littoral d'Hartlepool
». Pour les gardiens français de l'ancien porte-avions, rien
de grave. Une opération de « grattage » de la coque a donc
été programmée.
NOUVEAU
RECOURS JURIDIQUE
Mais pour ceux qui, à Brest, mènent le combat pour que l'ex-Clem
ne mette pas le cap sur !'Angleterre, l'épisode est bien plus qu'un
incident de parcours. Le 29 décembre, Me David Rajjou, avocat de l'association
Agir ensemble pour l'environnement et le développement durable (AE2D),
a ainsi déposé un recours auprès du tribunal administratif
de Rennes, afin d'obtenir la nomination « d’un ou de plusieurs experts
indépendants de fa Marine nationale ». Objectif : « Qu'ils
puis sent constater la présence de parasites et déterminer comment
ils sont là, mais aussi et surtout leur degré de nocivité
et leurs conséquences sur l'écosystème marin en France
comme en Angleterre ».
Selon le conseil d'AE2D, qui a déposé début décembre
un recours auprès du même tribunal rennais afin de voir annuler
l’autorisation d'exportation de déchet* délivré par la
Drire (Direction régionale de l'industrie de la recherche et de l'environnement),
ce nouvel épisode vient en effet « corroborer ce que nous dénonçons
depuis le début, à savoir que l'étude écologique
menée en France sur ce bateau n'est absolument pas fiable ».
Du côté de la Marine nationale, l'on garde pourtant !e cap. Les
préparatifs au départ de la coqueQ790 étaient toujours
d'actualité aux derniers jours de l'an 2008. Les premiers de l'an 2009
verront-ils enfin I’écume jaillir dans le sillage du vaisseau-fantôme
en partance pour les côtes anglaises? Dans ce feuilleton à tiroirs,
il est désormais devenu impossible de prédire l'avenir avec
certitude.
* Recours déposé en référé, et accepté
sur la forme, pour contester la décision d'autorisation d'exportation
du déchet que constitue désormais l'ex porte-avions.
Elisabeth
Jard
Le Courrier du Léon et du Tréguier - Finistère - 09/01/2009