Navires en fin de vie, les écologistes brestois poursuivent le combat
Ils
ont perdu une bataille, mais n'envisagent pas de perdre la guerre. Pour les
militants brestois du Comité de vigilance pour l'ex-Clemenceau, l'amarrage
du vieux porte-avions dans les eaux anglaises, dimanche 8 février,
n'y changera rien. « Il y a un peu d'amertume, mais par ce dossier nous
aurons au moins réussi à mettre la question de la nécessité
d'une filière de déconstruction sur la table », résume
ainsi Roger Abiven, d'AE2D (Agir ensemble pour l'environnement et le développement
durable).
UN CHANTIER BRESTOIS AU CŒUR D’UNE FILIÈRE EUROPÉENNE
L'association entend donc poursuivre son action, mais en « changeant
d'angle d'attaque ». Certes, les militants garderont un œil plus que
circonspect sur le chantier de démantèlement anglais de l'ex-Clem.
Mais l'essentiel sera sans doute désormais ailleurs : « Nous
avions cru comprendre que pour la Marine nationale, Brest n'avait pas les
capacités à déconstruire un navire aussi imposant que
le Clemenceau. Elle a aujourd'hui dans son port, depuis 10 ans, le Winner,
un navire civil... Peut-être pourrait-on commencer par là»,
évoque-t-on chez AE2D. Plus globalement, le comité de vigilance
de l'ex-Clemenceau devrait en tout cas poursuivre ses actions visant à
pousser les autorités locales à étudier la faisabilité
« d'un chantier brestois au coeur d'une filière européenne
de démantèlement des vieux navires». Et de rappeler que,
en fin d'année, « la Marine s'est engagée à déconstruire
une partie de ses vieux bateaux». Reste à savoir combien, quand,
et où... Pour les militants écologistes brestois, le doute n'est
pas permis: « La Marine a une responsabilité: elle a construit
des bateaux, elle doit les déconstruire. Et l'on sait qu'elle en a
les capacités à Brest, avec des cales inoccupées dans
l'arsenal. » Le feuilleton semble bien reparti pour une nouvelle saison...
Elisabeth
Jard
Le Courrier du Léon et du Tréguier - Finistère - 13/02/2009