Les pro-filière dans le sillage du Colbert
Civil et naval. Brest peut potentiellement déconstruire tout
type de bateau ont réaffirmé, hier, des associatifs et des politiques
(*), saisissant l’occasion de l’arrivée du Colbert pour mieux ancrer
cette idée.
«La ville accueille son deuxième grand navire susceptible d’alimenter
une filière respectueuse de l’environnement et génératrice
d’une centaine d’emplois pour le bassin économique», explique
Yann Masson, porte-parole du comité ex Clemenceau.
Au conditionnel
Une revendication symboliquement prononcée à l’ombre des murailles
du Château, siège du préfet maritime «l’un des acteurs
les plus influents mais aussi le plus silencieux. Bien qu’en désaccord
avec nous, d’autres se sont exprimés, au moins». Notamment la
CCI, peu enthousiaste devant la perspective d’une occupation de ses formes
de radoub, prioritairement dédiées à la réparation
navale civile. Pour renverser la vapeur, Yann Masson compte sur la force de
persuasion «d’un grand groupe, favorisé par l’UE, pilote d’une
filière de démantèlement européenne. Ensuite,
il faudra espérer que l’entreprise retenue introduise des entreprises
locales dans son schéma». Cela fait beaucoup de conditions à
réunir. Justement, l’arrivée du Colbert, à côté
de l’ancien Clemenceau pourrait servir d’amorce. « La décision
doit être prise par le président de la République, chef
des armées », estime Jean-Paul Hellequin. Manière de passer
au-dessus d’Alain Juppé, maire de Bordeaux et ministre d’Etat chargé
de l’environnement «qui a trouvé l’occasion de se débarrasser
d’un navire encombrant». Yann Masson soutient, au contraire, qu’il n’y
a «rien de dévalorisant à déconstruire des bateaux.
Au contraire, des profits sont possibles». Sur ce point, il faudra encore
convaincre les industriels.
(*) Comité de vigilance sur l’ex Clemenceau, Agir pour l’environnement
et le développement durable et des candidats Verts, UDB, PCF, Brest-Nouvelle
Citoyenneté, Frankiz-Breizh aux législatives.
Le Télégramme - 05/06/2007