Brennilis. Le conseil général entre dans la partie
Les
antinucléaires vont obtenir une commission locale d’information
(Cli), présidée par le conseil général du
Finistère. EDF va déposer fin juillet le dossier préalable
à la reprise du démantèlement de la centrale. Les
choses avancent à Brennilis. En juin 2007, le Conseil d’État annulait le décret autorisant EDF à poursuivre le démantèlement total et immédiat de la centrale nucléaire de Brennilis. Depuis, l’activité sur le site est réduite à son strict minimum. « Entretien, rénovation des éclairages dans le bâtiment du réacteur, études et mesures radiologiques », rappelle Bertrand Dubuis. Le directeur du chantier de démantèlement a passé la majorité de l’année écoulée à constituer le dossier préalable à la reprise des opérations. « Nous allons le déposer sur le bureau des services de l’État à la fin du mois de juillet », a-t-il annoncé, hier, au cours d’une réunion de l’Observatoire, commission informelle réunissant tous les six mois les différents acteurs du dossier. |
Hier, 14 h, les antinucléaires demandaient la suppression de l’Observatoire de Brennilis au profit d’une commission locale d’information. Ils ont obtenu gain de cause. |
Disparition
de l’Observatoire
La nouvelle n’enchante pas les antinucléaires. Hier, à 14 h,
ils se sont postés aux portes de la centrale pour demander la suppression
pure et simple de l’Observatoire « illégal depuis le décret
du 12 mars 2008 ». Nicole Jacquin, membre du réseau Sortir du
nucléaire, reproche à cette commission informelle « son
manque de transparence et d’indépendance ». Elle souhaite que,
comme l’impose la loi, une Commission locale d’information (Cli) remplace
l’actuel Observatoire. La différence ? La Cli disposera de moyens propres
lui permettant d’engager des études indépendantes. L’ordre du
jour ne sera plus dicté par l’État et l’exploitant, mais par
le conseil général qui en assurera la présidence. Le
sous-préfet de Châteaulin, Denis Olagnon, a annoncé, hier,
que « cette commission devra être créée avant le
1 e r janvier 2009 ». La balle est désormais dans le camp du
conseil général. « Le délai est très court.
Nous allons devoir rendre une délibération au mois de décembre
et nous ne savons toujours pas précisément de quels moyens financiers
nous allons disposer », s’inquiète Marie-France Le Boulch, élue
départementale. Le sous-préfet de Châteaulin, Denis Olagnon,
n’a pas réussi à la rassurer sur ce dernier point. Or, les choses
s’accélèrent.
Contre le démantèlement
La procédure d’obtention d’un nouveau décret de démantèlement
devrait entrer en phase d’enquête publique dès le début
de l’année 2009. Les antinucléaires souhaitent disposer avant
cette échéance d’un maximum d’informations et demandent un débat
public. Leur objectif ? « Attendre 30 ou 40 ans. Voir ne pas démanteler
du tout. C’est à mes yeux la solution la plus sûre », explique
Nicole Jacquin. Et elle compte beaucoup sur la Cli pour recueillir les informations
nécessaires à étayer une thèse largement partagée
dans le milieu des associations antinucléaires.
Vincent
Lastennet
Le Télégramme
- 11/07/2008