Le préfet engage les discussions
Protection
nucléaire Hier après-midi à la sous-préfecture
de Brest, le préfet du département a distribué aux 18
maires du pourtour de la rade une plaquette d'information intitulée
« La maîtrise de la sécurité » sur le nucléaire.
Cette plaquette destinée au grand public est réclamée
depuis longtemps par les écologistes qui ont décidé eux
aussi d'en diffuser un extrait. « Cela fait plus de 30 ans que Brest
est une base militaire nucléaire. Dès le début, il y
a eu une conspiration du silence au nom du secret-défense, constatent
par la voix de Roger Abiven, l'Association pour l'environnement et le développement
durable (AE2D) et l'Association brestoise d'information sur le nucléaire
(ABRI). Le 30 mai 1996, le préfet du Finistère communiquait
aux administrations le plan particulier d'intervention (PPI) lié au
nucléaire, sans que depuis l'on ai senti une volonté d'informer
la population ». Le PPI dans les boîtes aux lettres Mais le désir
de transparence sur les chaufferies du « Charles-de-Gaulle » exprimé
début octobre par le major général du port de Brest et
les propos de Lionel Jospin et d'Alain Richard sur le nucléaire encouragent
aujourd'hui les Verts à penser que le public va être («
enfin ! ») bien informé. « Nous nous réjouissons
de la création prochaine d'un organisme indépendant de contrôle
du nucléaire civil et militaire, poursuit Roger Abiven, car on ne peut
être juge et partie en la matière (voir notre édition
d'hier). Mais pour accélérer les choses et pour faire pression
sur les autorités, nous allons distribuer dans les boîtes aux
lettres un extrait du PPI qui n'a jamais été diffusé
auprès des Brestois qui pourtant ont, avec le porte-avions, une petite
centrale nucléaire à leurs pieds ». Coïncidence ou
non, dans l'après-midi d'hier, le préfet du Finistère
Jean-Marc Rebière distribuait aux maires des 18 communes du pourtour
de la rade de Brest concernées par le PPI une plaquette présentant
les mesures à adopter en cas d'incident nucléaire. Ces plaquettes
vont faire l'objet d'une communication du préfet aux associations de
protection de l'environnement avant la mi-janvier, et 10.000 exemplaires seront
diffusés dans le courant du mois dans les boîtes aux lettres
des communes concernées. « Je discute avec les élus qui
partagent avec moi les responsabilités en matière de protection
nucléaire, concédait hier soir M. Rebière. Parce que
nous devons mettre en oeuvre de façon effective l'objectif de transparence
et d'information en continu de la population voulu par le gouvernement ».
Commission locale d'information Les Verts proposent de constituer à
l'échelle de la rade une commission locale d'information avec les autorités
locales civiles et militaires et trois collèges représentant
les syndicats, les scientifiques et les associations. Cette commission étudierait
les mesures susceptibles d'améliorer la sécurité de la
population et surveillerait les rejets en rade. Par ailleurs, ils souhaitent
qu'on mette en application des exercices de simulation reprenant des notions
du PPI comme les modalités de déclenchement de l'alerte, l'organisation
du commandement, les missions des services et les fiches réflexe (premières
mesures) à prendre la première journée. « Comme
cela se fait autour de centrales nucléaires civiles ». Un voeu
bientôt exaucé puisque le préfet pourrait en effet annoncer
à la mi-janvier un premier exercice mêlant administrations et
militaires. Sorte de test avant une simulation d'intervention grandeur réelle
concernant cette fois la population à proximité immédiate
de la rade. Fabien Roux Voici la plaquette diffusée hier après-midi
par le préfet aux maires des 18 communes du pourtour de la rade concernées
par le PPI. Elle détaille les mesures à prendre en cas d'incident
nucléaire.
Le Télégramme - 15/12/1998