Produits sans OGM. La «pastille» bretonne anticipe
De petits autocollants «Animaux nourris sans OGM» vont bientôt fleurir sur les produits présentés à la vente dans les commerces bretons. Ce sera sans doute autorisé dans quelques mois, mais c'est encore illégal. La Région prend le risque...
La viande sans organismes génétiquement modifiés (OGM) existe, et on a -heureusement! - le droit de la vendre, mais il est interdit de préciser sur l'étiquette que l'animal n'a jamais avalé le moindre organisme génétiquement modifié. Aujourd'hui, la seule référence prévue concerne les produits végétaux où la présence d'OGM doit être signalée dès qu'elle dépasse 0,9%. Pour les anti-OGM, conseil régional en tête, cette réglementation a pour effet de maintenir les consommateurs dans l'ignorance de la composition de leur nourriture, et d'interdire ainsi au producteur bio de justifier le surcoût de sa démarche, dû principalement au dispositif de traçabilité des produits. Une
loi avant la fin de l'année? |
Les premières «pastilles» verte ont été apposées sur les rillettes de Michel Piel, producteur de porc du magasin coopératif bio Brin d'herbe, de Rennes. Photo A.L.B. |
Pastilles ou étiquettes...
Forts
de cette évolution prévue de la loi, la Région et le
réseau Cohérence ont voulu anticiper en éditant deux
autocollants: un petit panonceau pour proclamer libres d'OGM les boutiques
bio labellisées (*), et une pastille verte destinée à
être apposée sur les produits animaux. Evidemment, anticiper
sur une loi à venir est une manière de se mettre en infraction
avec la loi en vigueur, qui interdit cet étiquetage. «Ce ne sont
pas des étiquettes mais des pastilles pédagogiques», précise
Pascale Loget dans un large sourire qui en dit long sur la minceur juridique
de son argutie. Mais elle ne craint pas une procédure: si les tribunaux
devaient être saisis de l'affaire, elle y verrait au contraire une superbe
tribune au service de la cause anti-OGM.
www.consommersansogmenbretagne.org est le nouveau site du guide des produits bretons sans organismes génétiquement modifiés et des lieux de vente les proposant à la vente.
Alain
Le Bloas
Le Télégramme - Finistère
- 02/06/2009