Repères. L'ex-Clem en neuf chapitres
La folle histoire du Clemenceau devrait bientôt connaître son épilogue. La coque "Q790" est actuellement en route vers sa dernière demeure, le chantier anglais d'Hartlepool. Le Clem' aura passé plus de deux ans et demi à Brest. Retour chapitre par chapitre sur un drôle de roman.
Janvier
2009 : météo changeante et bataille juridique La Marine Nationale espèrait organiser le transfert à la fin du mois. La marée était favorable autour du 25 janvier. Les mauvaises conditions météo ont contraint les autorités à repousser ce départ programmé. La Marine Nationale espère désormais profiter de la fenêtre de tir qui s'ouvre autour du 9 février. Dans le même temps, l'association AE2D abat ses dernières cartes devant le tribunal administratif. Le juge refusera le lundi 2 février de prendre un référé suspensif, autorisant de facto le Clem à prendre la route vers l'Angleterre. |
Photo Eugène Le Droff |
Décembre
2008 : histoires de parasites et de chenal
La Marine Nationale prévoit un départ imminent de la "coque
Q790". Problème : deux nouveaux boulversements viennent relancer
le feuilleton de l'ex-Clemenceau. Le chenal d'accès à Hartlepool
n'est pas assez profond. L'entreprise Able se voit d'en l'obligation de creuser
et la Marine Nationale d'attendre une marée favorable pour organiser
le transfert. De plus, des parasites inexistants dans les eaux anglaises ont
été retrouvés sur la coque du navire. L'Angleterre n'acceptera
pas l'ancien porte-avions tant que ceux-ci n'auront pas été
détruits.
Novembre
2008 : le combat continue en France
Dès qu'elle prend connaissance de la décision de la justice
britannique, l'association écologiste française, AE2D, dépose
un recours devant le tribunal administratif. Et garde dans sa poche, l'arme
redoutée du référé suspensif qu'elle compte décocher
dès que la Marine annoncera la date officielle de départ de
l'ex-Clemenceau.
Septembre
et octobre 2008 : bataille juridique outre-manche
L'association écologiste anglaise « Friends of Hartlepool »
dépose le 3 septembre un recours devant la Haute cour de Londres afin
d'empêcher l'acheminement de l'ancien porte-avions vers le Royaume-Uni,
prévu avant la fin de l'été. Le 30 septembre, la justice
anglaise déboute l'association et donne son feu vert. les opposants
ne se démonte pas. Ils font appel de la décision. La justice
confirmera en novembre son accord au transfert de l'ex-Clemenceau.
Juin
2008 : les Anglais décrochent le marché
Dès les premiers jours du mois de juin, l'Etat déclare avoir
fait son choix. Il faudra attendre le début du mois de juillet pour
que le nom du gagnant soit connu. Surprise. Il s'agit du chantier Able UK
jusqu'ici classé bon dernier dans les pronostics. Les Anglais veulent
démanteler l'ex-Clemenceau sur leurs terres, à Hartlepool. L'Etat
aurait demandé à l'entreprise de débuter les opérations
avant la mi-juillet.
Février
2007 : les Brestois sur la touche
L'Etat a sélectionné cinq entreprises susceptibles de démanteler
l'ancien porte-avions. Le groupement d'entrepreneurs régionaux baptisé
Brest Force Plus ne fait pas partie de la "short list". Les heureux
élus sont : les Français Veolia et Sita, le Belge Galloo, l'Italien
Simant et l'Anglais Able. Les acteurs locaux espèrent encore que ces
entreprises choisiront Brest pour démanteler le navire et rêve
à une filière de déconstruction pérenne dans la
cité du Ponant.
Mai
2006 : retour à Brest
La grise silhouette du bâtiment de guerre franchit le goulet le 17 mai.
L'ex-Clemenceau, répondant désormais au nom de "coque Q790",
rentre dans le port sous le regard d'une centaine de journalistes et de quelques
badauds nostalgiques. C'est le début d'une longue attente et d'une
série de débats animés. Un groupe d'entrepreneurs brestois
propose de s'unir pour démanteler le navire sur site. Les élus
s'inquiètent de sa présence pour les fêtes nautiques de
Brest 2008.
Février
2006 : faux départ...
Saisi par l'association Greenpeace, le conseil d'Etat annule le transfert
en Inde de l'ancien porte-avions. Le président Chirac reprend personnellement
le dossier en main. Il ordonne le rappatriement de l'ex-Clemenceau à
Brest.
Décembre
2005 : départ pour l'Inde
La solution semble enfin à portée de rame. L'ex-Clemenceau quitte
la France pour être démantelé et désamianter en
Inde.
Site Internet - Le Télégramme - 03/02/2009