Lannion. L'arrêté anti-OGM suspendu par le tribunal
Le tribunal administratif de Rennes a ordonné, hier, la suspension de l'arrêté anti-OGM pris par le maire de Lannion, le 1er octobre 2008.
Le juge des référés du tribunal administratif de Rennes, saisi par le préfet des Côtes-d'Armor, a ordonné, hier, la suspension de l'arrêté anti-OGM pris par le maire de Lannion, le 1er octobre 2008. Cet arrêté vise à interdire, pour un an, les essais et cultures en plein champ de plantes génétiquement modifiées, sur les zones A du plan local d'urbanisme.
«Pas
de péril imminent»
Selon
le préfet, cet arrêté du maire n'est pas conforme à
la loi, selon laquelle «toute dissémination volontaire d'OGM
est subordonnée à une autorisation de l'autorité administrative,
en l'occurrence le ministre de l'Agriculture ». Dans ces conditions,
«le maire ne peut, en l'absence de péril imminent, s'immiscer
dans l'exercice des pouvoirs de police spéciale relevant des attributions
de l'État et ce, alors qu'aucune culture ni essai d'OGM ne sont autorisés
sur la commune de Lannion», avait argumenté le préfet
devant le tribunal. Le juge a retenu cet argument et considéré
qu'il créait «un doute sérieux» sur la légalité
de l'arrêté. Ce qui l'a conduit à ordonner la suspension.
Pour sa défense, la ville de Lannion a fait valoir les risques de dissémination
des OGM et le danger pour l'agriculture biologique, que Lannion encourage.
Elle a aussi mis en avant «une opposition locale forte aux OGM, d'où
résultent des risques de trouble à l'ordre public que la commune
ne serait pas en mesure de maîtriser». Après ce jugement
en référé, le tribunal devra par la suite se prononcer
sur le fond du dossier et déterminer si cet arrêté anti-OGM
doit être annulé ou non.
Le Télégramme - Côtes-d'Armor - 06/03/2009