Déchets. Le plan départemental dans le collimateur
À la veille de la fin de l'enquête publique sur le plan d'élimination des déchets du Finistère, 70personnes étaient réunies, mercredi soir, à Morlaix. Leurs réserves ont été transmises, hier, en fin d'après-midi, au commissaire enquêteur.
Faute d'avoir pu obtenir l'organisation d'une réunion publique auprès de celui qui conduit l'enquête, plusieurs organisations avaient décidé de prendre les choses en main. Les Verts, Attac Morlaix, Force 5 ou encore l'Association de défense du patrimoine naturel de Plourin (ADPNP) avaient ainsi convié les citoyens de la région à venir s'informer sur le nouveau plan d'élimination des déchets ménagers du Finistère. Environ 70 personnes étaient présentes dans la salle communale de Troudousten. Tour à tour, l'élu morlaisien du groupe Idées, Michel Le Saint et Jean-Claude Salaun, le vice-président de l'ADPNP, ont présenté les grandes lignes d'un plan qui oriente pour les dix années à venir les actions à mener en terme de gestion des déchets. Sans jeter toutes les préconisations du conseil général à la poubelle, «sur les axes prioritaires, on peut être d'accord», les intervenants l'ont critiqué sur de nombreux points.
Les
dangers de l'incinération
Aux
yeux des Verts et des associations de protection de l'environnement présentes,
le plan départemental fait une nouvelle fois une part trop belle à
l'incinération. Un non-sens selon eux. Outre ses dangers sanitaires
«qui ont été avérés par différentes
études», rappelle Michel Le Saint, l'incinération a aussi,
pour ses détracteurs, un autre défaut de taille. «Pour
faire tourner les incinérateurs, il faut les alimenter. Ce qui veut
dire qu'on ne peut plus mener une vraie politique de prévention des
déchets».
Où
l'on reparle de Kérolzec
Le plan
prévoit aussi la création d'un centre d'enfouissement de déchets
non dangereux dans le département. Le site pressenti est celui de Kérolzec,
à Saint-Martin-des-Champs. Une étude de faisabilité a
été lancée dans cette optique. Un riverain du site a
dit son inquiétude. Par ailleurs, le fameux projet de Plourin, si décrié,
ne serait pas totalement abandonné «mais en réserve»,
selon Michel Le Saint.
Privilégier
le tri à la source
Lui,
comme les autres représentants d'associations, préconise d'autres
voies. À commencer par l'intensification du tri à la source,
«en généralisant notamment la collecte sélective
à domicile». Une autre piste possible serait, pour eux, le choix
de la redevance incitative, «un système dans lequel on ne paye
que pour ce que l'on a jeté». Pour le stockage des déchets
ultimes, les Verts et leurs partenaires veulent par ailleurs privilégier
«l'ouverture simultanée de plusieurs installations de proximité»
en refusant «tout projet prévu pour l'ensemble ou la moitié
du département».
Une
vingtaine de personnes à la mairie
À
l'issue de la rencontre de Troudousten, les participants disponibles avaient
prévu de se retrouver hier après-midi, à la mairie de
Morlaix, afin d'y déposer leurs observations auprès du commissaire
enquêteur. Une vingtaine de personnes a pu faire le déplacement.
Juste avant la clôture de la permanence. L'occasion, pour les intéressés,
de rappeler au commissaire enquêteur leur déception de ne pas
avoir pu débattre en sa compagnie lors d'une réunion ouverte
à tous.
Jean Philippe Quignon
Le
Télégramme - Morlaix - 06/03/2009