Énergies marines. Une première étude complète
Le conseil régional prépare son plan de développement des énergies marines, qui devrait être débattu lors de la session de juin. Il pourra s'inspirer du travail de son assemblée consultative, le CESR, qui vient de rendre un rapport complet sur le sujet.
«Il n'existe pas aujourd'hui d'étude aussi complète réalisée sur un territoire», commente Alain Even (président du Conseil économique et social régional) en évoquant les approches technique, industrielle, géographique, environnementale, réglementaire, sociale et financière des rapporteurs Philippe Marchand (directeur du centre Ifremer de Brest) et Guy Jourden (représentant de la CGT).
Défi
énergétique et industriel
«La
Bretagne est bien placée pour bénéficier des énergies
du vent, du courant et de la houle», souligne Philippe Marchand. «En
revanche, le thermique et l'hydraulique peuvent être laissés
à d'autre». Si les éoliennes se multiplient dans la région,
«nous avons loupé l'éolien terrestre en matière
de technologie», regrette-t-il en constatant l'avance des Danois et
des Allemands dans ce domaine. «Nous pouvons relever le défi
industriel pour l'hydraulien et l'éolien flottant offshore»,
poursuit Guy Jourden. «Qu'il s'agisse de recherche, de conception et
de construction, il y a un potentiel en Bretagne, il y a des choses à
prendre». Alors que la région est riche en laboratoires de recherche
et qu'elle dispose d'un savoir-faire industriel naval, il serait dommage de
laisser les voisins et concurrents britanniques et scandinaves accentuer leur
avance. «Il n'est pas trop tard», estime Jean-Yves Labbé,
président de la section mer-littoral du CESR. «Nous avons ici
les compétences pour créer un groupement de recherche et d'expertise
qui ferait de la Bretagne une référence internationale»,
ajoute le conseiller.
Le
risque réglementaire
Les rapporteurs
ont aussi pris en compte les éléments de coûts, de performances,
d'acceptabilité et d'impact environnemental des équipements,
qu'il s'agisse d'exploiter l'énergie hydraulienne des courants, l'énergie
houlomotrice des vagues, ou l'énergie éolienne au large. Mais
la principale difficulté qu'ils ont identifiée est d'ordre administratif,
avec un empilement de règlements contraignants en zone côtière,
et, au contraire, un vide réglementaire sidéral au large. Là
aussi, il y aura un énorme chantier à mener...
Alain
Le Bloas
Le Télégramme - Bretagne - 12/04/2009