Centrale de Ploufragan. RTE et GDF n’abandonnent pas
Lundi, Claudy Lebreton annonçait que la centrale de Ploufragan « ne se ferait pas ». Hier, les représentants de RTE et de GDF continuaient pourtant d’assurer que leur projet était le seul susceptible de répondre aux besoins énergétiques de la Bretagne.
Ultime baroud d’honneur ou réel conviction que la partie n’est pas perdue. Difficile de trancher. Toujours est-il qu’hier, les responsables de GDF et de RTE (le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France) ont continué à marteler leurs arguments en faveur de la centrale électrique de Ploufragan. La raison de cette combativité ? Aucune instruction du ministère de l’Écologie, visant à mettre un terme à l’instruction du dossier de la centrale, n’a été portée à leur connaissance. « À deux doigts » de procéder
à des coupures |
La Bretagne produit seulement 6 % de son énergie. |
Projet
non négociable
Cet argumentaire, Gérard Yvé l’a également repris, avec
la même conviction. Pour autant, le cadre de GDF a aussi rappelé
qu’il était inenvisageable pour son entreprise de revoir son projet.
Pour Gaz de France, la centrale doit fonctionner 3.000 heures par an : c’est
à cette condition qu’elle sera économiquement viable. Mais en
affirmant que son projet n’est pas négociable, sauf à la marge,
GDF est peut-être également tout près de l’enterrer. Car
si le ministère de l’écologie n’a effectivement pas donné
l’ordre à la préfecture des Côtes-d’Armor de cesser l’instruction
du dossier, le cabinet de Jean-Louis Borloo a tout de même communiqué,
lundi. A minima certes, mais en expliquant que, « en l’état »,
le projet ne verra pas le jour à Ploufragan.
GDF
ne participera pas à un nouvel appel d’offres
Selon Gérard Yvé, des sommes très importantes ont déjà
été injectées par GDF pour bâtir son projet. Il
apparaît donc bien compréhensible que l’entreprise ne s’avoue
pas vaincue si facilement. À ce sujet, le chef de projet n’hésite
pas à passer à l’offensive : le cas échéant, GDF
se réserve le droit d’exercer des recours en justice pour obtenir dédommagement.
Et lorsque l’hypothèse d’un nouvel appel d’offres est évoquée,
Gérard Yvé se montre même catégorique : pas question
pour son entreprise d’y participer. « Je ne suis même pas sûr
que nos concurrents le feront. Ils n’auront pas forcément envie de
perdre leur temps et leur argent », ajoute-t-il. Au cœur de ce bras
de fer, le ministère de Jean-Louis Borloo devra rendre un dernier arbitrage.
Et le ministre choisira peut-être la réunion programmée
avec les élus bretons sur l’avenir énergétique de la
Bretagne - dont on ne connaît pas encore la date - pour clarifier définitivement
le dossier de la centrale de Ploufragan.
Julien Vaillant
Le Télégramme - Côtes d’Armor - 14/01/2009