START.
Russes et Américains négocient
l'avenir du désarmement nucléaire
Les négociateurs américains et russes se sont retrouvés aujourd'hui à Moscou pour tenter d'élaborer un nouvel accord de désarmement nucléaire, le précédent traité expirant en décembre, mais les contentieux ne manquent pas entre ces deux pays qui veulent pourtant relancer leurs relations.
Les pourparlers ont débuté à 07H00 GMT, a indiqué à l'AFP une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères, et doivent se prolonger jusqu'à demain. La délégation américaine est conduite par Rose Gottemoeller, sous-secrétaire d'Etat en charge de l'application des accords sur le contrôle des armements, tandis que les négociateurs russes sont menés par Anatoli Antonov, le directeur du département de la sécurité et du désarmement du ministère des Affaires étrangères.
Pas
d'avancées sous Bush
Ni
Moscou, ni Washington n'ont fourni de détails sur le contenu de la
rencontre et aucune conférence de presse n'est prévue sur le
sujet, alors que de premiers pourparlers techniques avaient eu lieu en avril
à Rome. Les présidents russe et américain, Dmitri Medvedev
et Barack Obama se sont fixés pour objectif d'aboutir à un compromis
avant l'expiration du traité START en décembre, aucune avancée
n'ayant eu lieu durant le mandat de George W. Bush. Ce traité, signé
en 1991 par l'URSS et les Etats-Unis, est le principal accord de désarmement
nucléaire. "L'administration Obama est fermement engagée
à poursuivre la réduction des forces nucléaires russes
et américaines", a souligné hier Ian Kelly, porte-parole
au département d'Etat.
Le
bouclier antimissile, une menace pour Moscou
Mais, signe que les négociations risquent d'être difficiles,
le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov
a prévenu que la Russie allait insister sur la question du bouclier
antimissile américain en Europe, un projet conspué par Moscou.
"Nous pensons qu'on ne peut pas parler dans le vide du traité
START. Il doit concerner la sécurité mondiale, ce qui inclut
la Russie, et cela suppose que soit réglée la question de la
défense antimissile", a-t-il déclaré, selon Interfax.
Les Russes considèrent ce bouclier comme une menace pour leur sécurité,
alors que Washington assure vouloir protéger le continent d'Etats "voyous"
comme l'Iran.
Le
Kremlin accueille Obama en juillet
Moscou
et Washington sont aussi en désaccord sur d'autres questions clés,
alors que les deux pays se sont engagés à relancer leurs relations,
après les tensions de l'ère Bush, et tandis que M. Obama est
attendu à Moscou début juillet.
La Russie insiste notamment pour que le futur traité concerne toutes
les ogives, qu'elles soient déployées ou stockées, et
leurs vecteurs stratégiques (missiles, sous-marins et bombardiers),
alors que les Etats-Unis veulent se concentrer sur les têtes nucléaires
opérationnelles. Le ministère russe des Affaires étrangères
a néanmoins indiqué "rechercher un dialogue constructif"
pour aboutir à des "résultats concrets", et souligné
que les parties allaient faire "des propositions" et non "échanger
des opinions", a rapporté l'agence Interfax.
Ban
Ki-Moon "encouragé"
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est de son
côté dit "encouragé" par la tenue de ces pourparlers.
La presse russe estimait, elle, ce matin que Moscou refuserait tout désarmement
nucléaire si le bouclier antimissile voyait le jour.
"Si l'administration de Barack Obama décide de ne pas revoir (...)
le projet d'installation de systèmes antimissile en République
tchèque et en Pologne, un nouvel accord START sera impossible",
souligne le journal russe indépendant Vremia Novosteï.
AFP
Site Internet - Le Télégramme -
19/05/2009