PCB dans l'Isole et la Laïta. La pêche à l'anguille menacée ?
Va-t-on interdire la pêche de l'anguille dans l'Isole et la Laïta ? Une décision serait imminente. En cause : les PCB, plus couramment désignés sous le nom de pyralènes. La concentration dans ce poisson dépasse la dose admissible.
Fin
2007, le ministère de l'Écologie avait rendu publique
une étude nationale sur la présence des PCB (polychlorobiphényles)
dans les cours d'eau français. Le Rhône et la Seine semblaient
les plus touchés. Quant à l'Isole, elle était déjà
citée mais, a priori, les chiffres ici n'étaient pas inquiétants.
Il y a une dizaine de jours Cette fois, il faut déchanter : un rapport
plus complet a été rendu il y a une dizaine de jours,
et il dévoile que dans les sédiments de l'Isole et de
la Laïta, mais aussi dans la chair des poissons qui fréquentent
le fond, comme les anguilles, la concentration de PCB est au-delà
des doses admissibles. |
Par ricochet, la Laïta elle-même est touchée par cette pollution. |
L'affaire est d'importance : d'abord parce que mine de rien, depuis deux ou trois ans, de plus en plus d'amateurs pêchent l'anguille sur les bords de l'Isole et de la Laïta ; et aussi parce qu'une telle pollution peut réduire à néant les projets conchylicoles imaginés non loin de l'estuaire.
Présence
des PCB en amont
D'où
viennent ces PCB ? Pour l'instant, on n'en sait rien. Les analyses démontrent
leur présence de Pont-Croac'h, en Saint-Thurien, jusqu'au Pouldu. En
amont, des analyses complémentaires ont été effectuées
il y a une semaine jusqu'à Scaër, mais on ne connaît pas
encore le résultat. Beaucoup se demandent si le site industriel de
Cascadec n'a pas joué un rôle dans cette pollution, puisqu'on
y fabriquait des filtres à condensateurs.
D'autres accusent une ancienne décharge de Scaër.
Mais certains évoquent aussi l'explosion d'un transformateur, il y
a quelques années à Saint-Jacques, dans la commune de Bannalec.
Par contre, rien à voir avec les PDM, puisque la pollution existe en
amont.
Produit
cancérogène
Les autorités
en tout cas ne prennent pas le problème à la légère.
Le «pyralène» (dénomination qui était en
réalité le nom commercial d'un produit à base de PCB,
autrefois utilisé en Europe dans les transformateurs) est un cancérogène
probable et un perturbateur endocrinien.
Par ailleurs, l'on sait que la Ville de Quimperlé gère un captage
d'eau potable sur l'Isole (qui doit d'ailleurs bientôt être transféré
vers l'amont).
Pas de panique pour autant. Mais il serait souhaitable que très vite,
l'administration choisisse la transparence vis-à-vis de la population.
Jean-Jacques
Baudet
Le Télégramme - Quimperlé
- 30/06/2009