BMO. Les défenseurs du Restic ont perdu
Les élus de BMO ont tranché : la vallée du Restic sera bel et bien traversée par la voie de liaison nord de Lambézellec. Au terme d'un long débat, cette option a obtenu hier soir l'aval de la majorité communautaire.
Sujet majeur du conseil communautaire d'hier soir, le débat autour de la future voie de liaison du nord de Lambézellec n'a débuté qu'après trois heures et demie de séance, mais fut aussi long qu'animé. Selon le texte de la délibération présentée, il s'agissait d'approuver le bilan de la concertation publique menée sur la question. Mais, dans les faits, les élus avaient surtout à se prononcer sur un passage de la future voie, soit par la VC13 et la RD 26, très urbanisées, soit (option privilégiée par la collectivité) par la vallée du Restic, prise sous leur aile par de nombreux défenseurs de l'environnement.
Deux
collectifs face à face
En
préambule, les porte-parole de deux associations aux positions diamétralement
opposées ont été invités à s'exprimer.
Jacques Pérénnès, du collectif «Sauvegarde de la
vallée du Restic», a dénoncé «un projet rétrograde
et a minima»: «Vous allez sacrifier la vallée (...) sur
l'autel du développement durable que vous affichez. (...) Cette vallée
a une valeur écologique certaine (...) BMO n'a-t-elle pas faussé
le soi-disant débat démocratique?».
À l'inverse, Éric Runavot, du Collectif des riverains et usagers
de la RD26 et de la VC 13, a affirmé que «ce dossier n'a que
trop traîné. (...) Il s'agit de tenir compte de la sécurité
et de ne pas transférer l'accidentologie du boulevard de l'Europe vers
les riverains» directement concernés.
À l'heure de trancher, de nombreux élus, de tous bords, ont
souhaité prendre du temps pour s'exprimer sur ce sujet qui clive profondément
le quartier de Lambézellec (le 7 juin, aux Européennes, la liste
Europe-Écologie n'y avait pas réuni par hasard 26% des suffrages
exprimés). La plupart d'entre eux ont admis un certain embarras et
considéré qu'aucune des solutions proposées n'est pleinement
satisfaisante. «Il s'agit de décider en faveur de la solution
qui présente le moins d'inconvénients», a résumé
François Cuillandre.
En
Verts et contre (presque) tous...
La
majorité des intervenants a cependant opté en faveur du passage
par la vallée du Restic, que ce soit le maire de Plouzané et
rapporteur de la délibération Bernard Rioual, l'Indépendant
Fortuné Pellicano, le communiste Jean-Michel LeLorc'h, le vice-président
de BMO chargé du littoral et de la rade Thierry Fairet, Alain Jouis
pour l'Autre Gauche ou la Plouzanéenne Chantal Simon-Guillou qui a,
sur ce dossier, pris la défense du conseil général (dont
elle est vice-présidente), que l'UMP Laurent Prunier, déjà
en campagne pour les cantonales, venait d'égratigner. En face, la totalité
des quatre conseillers Verts présents ont, les uns derrière
les autres, réaffirmé, non sans lyrisme parfois, leur totale
opposition à ce projet. Seule élue à les rejoindre, l'indépendante
Geneviève Henry (Parti Breton). Le passage par Le Restic a finalement
été approuvé par les autres élus (abstention du
groupe de l'Union de la droite et du centre, de l'UDB et, illustration d'un
débat qui aura largement divisé, du troisième «indépendant»,
Stéphane Roudaut).
Patrice
Le Berre
Le Télégramme - Brest - 27/06/2009