Appel aux communes pour la Paix
Lettre ouverte de l’association « Agir pour l'Environnement et le Développement Durable » (AE2D) aux maires du Finistère.
Oeuvrant
pour le développement paisible et pacifique de leur commune et responsables
de la sécurité de leurs concitoyens, les municipalités
sont concernées en premier lieu par ces questions fondamentales. C’est
pourquoi, AE2D vous invite à faire connaître votre position et
vos engagements pour cultiver la Paix de l’échelon local à celui
de la planète.
Aujourd’hui, ce sont 27 000 bombes atomiques à l’échelle de
la planète qui nous menacent quotidiennement. C’est une situation inquiétante
qui concerne la vie de chacun de nous sans distinction de croyance, de couleur,
de statut social. Et les villes, en particulier, sont des cibles privilégiées.
Le Finistère est particulièrement concerné, parce qu’y
réside la Force océanique stratégique (FOST) d’une puissance
de destruction massive équivalente à plusieurs milliers de fois
celle d’Hiroshima.
Afin de bannir cette menace, un réseau mondial des « Maires pour
la Paix » s’est mis en place à l’initiative du maire d’Hiroshima.
Ce réseau relaie l’appel des Hibakushas, les irradiés d’Hiroshima
et Nagasaki : « Personne d’autre ne doit souffrir ce que nous
avons souffert ».
Son engagement est marqué par la campagne « Vision 2020 »
qui vise la convocation par les Nations Unis d’une conférence internationale
pour l’abolition des armes nucléaires à l’horizon 2020. A ce
jour, des milliers de villes à travers le monde, de sensibilités
politiques très différentes ont adhéré à
ce réseau mondial « Mayors for peace ». Nous pouvons vous
assurer que leurs interventions à la tribune de l’ONU constituent des
moments forts et émouvants, dont l’impact est considérable et
ne peut que s’amplifier pour le bien de tous avec l’adhésion massive
de nouvelles collectivités.
En France, une association s’est créée depuis 1997, l’Association
Française des Communes, Départements et Régions pour
la Paix (A.F.C.D.R.P.) regroupant les villes françaises membres du
réseau des « Maires pour la Paix ». AE2D émet le
vif souhait que votre commune devienne partie prenante de ce réseau
avec l’objectif d’arriver à une convention d’élimination des
armes nucléaires. De telles conventions existent déjà
pour les armes chimiques, biologiques, bactériologiques ainsi que pour
les mines anti-personnel.
Par ailleurs, nous considérons essentiel de promouvoir la résolution
de l’ONU faisant du 21 septembre la Journée Internationale de la Paix,
comme élément fondamental dans la décennie internationale
pour la promotion d’une culture de la non-violence et de la Paix au profit
des enfants du monde. L’enjeu de cette journée symbolique est de marquer
les progrès individuels et collectifs en direction d’une construction
de la culture de la Paix, et par la même occasion de servir de rappel
de votre engagement permanent à la Paix.
L’inscription durable de cette journée dans l’action municipale est
primordiale. Cela contribuerait à rendre vivant le préambule
de l’UNESCO : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit
des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent s élever les
défenses de la Paix ». La Paix n’est jamais définitivement
acquise. C’est un processus permanent qui se cultive. (…) L’A.F.C.D.R.P. dispose
des compétences pour l’aide à la mise en œuvre de tels programmes.
Pour compléter cette démarche fondamentale de solidarité
internationale, nous vous demandons de soumettre à la réflexion
des membres de votre équipe municipale le projet de nouer des relations
avec des collectivités locales de pays dont les peuples subissent le
fléau de la guerre et de l’occupation.
Nous vous demandons que le conseil municipal, par le moyen d’un vœu, demande
:
1. l’application immédiate du Traité de non-prolifération
et en particulier de son article VI qui prévoit l’élimination
des armes nucléaires sous contrôle international strict et efficace.
2. que la France prenne des initiatives majeures pour l’application du TNP
et adresse ce vœu au Gouvernement Français et/ou à la Commission
Européenne.
Ouest-France - 11/08/2008