Le département veut se développer durablement
Le conseil général s'est doté il y a trois ans d'un agenda 21. Lundi, les conseillers généraux ont fait le point.
C'est quoi un agenda 21 ? |
Jean-Claude Pierre, fondateur d'Eau et rivières, a été l'un des examinateurs de l'agenda 21 du conseil général. |
Le développement durable finistérien
Il entend irriguer toutes les actions du conseil général.
Il y a trois ans, 122 actions à mener avaient été définies.
Elles forment l'agenda 21 du département. Aujourd'hui, 109 sont achevées
ou en cours. Ce sont de petites ou de grandes choses.
On y trouve un guide de randonnée pour les personnes à mobilité
réduite, une réduction de la pollution engendrée par
les chantiers nautiques, une modulation des aides du département aux
communes afin d'aider un peu plus les moins riches, un atlas de l'environnement,
l'adoption d'une charte de déontologie de l'action sociale de proximité,
le développement des transports publics avec un ticket pour le car
à deux euros.
Un bon élève le Finistère ?
La copie du Finistère, à l'occasion de cette session,
a été examinée par trois correcteurs qualifiés
: Jean-Claude Pierre, le fondateur d'Eau et rivières ; Maurice Baslé,
professeur d'économie à l'université de Rennes et spécialiste
de l'évaluation ; et l'agence de notation BMJ Ratings. Les commentaires
sont plutôt flatteurs. « Ce n'est pas un effet de mode
mais un engagement majeur. Je m'appuie sur l'exemple finistérien »,
a dit Jean-Claude Pierre qui ne cesse de prêcher la bonne parole du
développement durable auprès des collectivités publiques.
Maurice Baslé a souligné la créativité du département.
Tandis que l'agence BMJ Ratings a attribué une note de 76 sur 100 au
conseil général avec ce commentaire : « Vous êtes
sur une dynamique ».
Des efforts à faire ?
Bien sûr. L'agence BMJ Ratings suggère de mieux impliquer
l'ensemble des agents du conseil général dans ses politiques
durables. Ce qui, après tout, est la moindre des choses. Elle propose
aussi au département de fédérer tous les acteurs de la
politique de l'eau, de rédiger des guides plus pratiques à l'intention
des personnes âgées ou handicapées pour leur expliquer
leurs droits, de mieux protéger les zones naturelles sensibles ou agricoles
en jouant du droit de préemption, ou de mieux coordonner la politique
au service de la jeunesse.
« Personne ne nie que des pistes d'amélioration existent.
Nous sommes engagés dans un processus à long terme dont le rythme
peut paraître lent », commente Pierre Maille, le président
du conseil général. La suite, ce sera l'adoption dans un an
d'un deuxième agenda 21, pour les années 2010-2014.
L'opposition s'oppose durablement
L'opposition est aussi convaincue de la nécessité du
développement durable. Mais elle juge la copie finistérienne
très moyenne.
« Cet agenda 21 est un peu fourre-tout, c'est du saupoudrage
», lance Agnès Le Brun (divers droite, Morlaix), jugeant
que l'attitude de la majorité confine à « l'autosatisfaction
».
Même son de cloche chez Michel Canévet (Alliance centriste, Plogastel-Saint-Germain)
: « Entre le discours et les actes, il y a une marge ».
Mais en cette fin de session, il y avait tout juste un conseiller général
sur deux encore présent pour l'écouter. Une assiduité
des élus pas vraiment durable.
Didier
GOURIN.
Ouest-France - Finistère - 07/07/2009