Dès 2011, le polder pourra accueillir des entreprises
La
réduction du périmètre Seveso a permis de ressortir des
cartons le projet d'extension du port de commerce. La nouvelle zone d'activités
fera 40 hectares.
Le président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, s'est
réservé la primeur de l'annonce. Hier, à l'issue d'une
visite du port de commerce de Brest, il a indiqué que les travaux d'aménagement
du polder débuteront dès la fin de cette année. «
C'est un espace portuaire stratégique pour toute la Bretagne parce
qu'il n'y a plus de place ailleurs », a-t-il souligné.
Le projet se trouvait depuis longtemps dans les cartons. Le polder a été
remblayé en employant les matériaux extraits pour construire
la forme de radoub numéro 3 entre 1978 et 1980. Des centaines de milliers
de tonnes ont ainsi été accumulées formant une réserve
foncière de 40 hectares pour le port de commerce.
Périmètre Seveso
Pendant longtemps, l'existence d'un périmètre Seveso a bloqué
les projets d'aménagement. Il englobait la quasi-totalité du
polder. Cette contrainte disparaîtra sous peu. Les travaux de mise en
sécurité effectués sur le dépôt de gaz (Imporgal)
et le dépôt pétrolier (Stockbrest) réduiront considérablement
le périmètre de danger à partir de 2010.
Encore faut-il stabiliser le terrain formé d'un mélange de vase,
de sable et d'eau. D'importants travaux de drainage sont nécessaires.
La Région Bretagne, propriétaire du port depuis 2007, a décidé
d'accélérer le mouvement.
6 millions d'euros seront débloqués dès cette année
pour lancer le chantier. Dont un complément de 1,5 million d'euros
récemment ajouté dans le cadre du nouveau plan de relance économique
de la Région.
Le document de consultation des entreprises sera prêt dans le courant
du mois d'avril. Le choix du maître d'oeuvre interviendra en mai. Au
total, la première tranche de travaux aura un montant de 10 à
12 millions d'euros. Le chantier démarrera fin 2009-début 2010.
Le but est d'offrir des terrains aux entreprises candidates dès 2011.
Valeur ajoutée
La nouvelle zone d'activités accueillera des entreprises tournées
vers la mer. « Il s'agit d'un espace rare à proximité
de l'eau, souligne Jacques Kuhn, président de la Chambre de
commerce et d'industrie (CCI), organisme gestionnaire du port. Il
faut qu'il y ait une valeur ajoutée importante. »
Il pourrait s'agir, par exemple, d'entreprises présentes sur le créneau
des énergies renouvelables. On pense, notamment, à la fabrication
et à la maintenance d'hydroliennes, d'éoliennes offshore ou
encore de houlomotrices.
En revanche, le démantèlement de vieux navires ne semble pas
à l'ordre du jour. « S'il y a une réponse immédiate
à donner à ce problème de vieux navires, ce n'est pas
là mais plutôt dans les espaces du fond de Penfeld ou du Salou
», estime François Cuillandre, président de Brest
Métropole Océane.
Une chose est sûre. L'idée n'est pas d'attendre que des candidats
se manifestent. Les processus de décision des entreprises sont aujourd'hui
très rapides. Il faut avoir du terrain disponible tout de suite si
elles se montrent intéressées par une implantation à
Brest. « On sait que si on ne fait pas le polder, personne ne
viendra », souligne Jean-Yves Le Drian.
Une deuxième tranche de travaux est d'ores et déjà envisagée
pour finir d'aménager le polder. Comme la première, elle représentera
10 à 12 millions d'euros.
La Région voit grand pour le port de Brest
Propriétaire
depuis 2007
La Région Bretagne est propriétaire du port de commerce de Brest
depuis le 1 er janvier 2007. Cela inclut le nouveau port de plaisance du Château.
En décembre 2008, à l'issue d'un appel d'offres, la Région
a renouvelé pour dix ans la concession accordée à la
Chambre de commerce et d'industrie de Brest. Le groupe Veolia s'était
également porté candidat à la gestion du port.
60 millions d'euros
60 millions d'euros, c'est la somme que la Région Bretagne se propose
d'investir d'ici 2018 pour assurer le développement du port de Brest.
Il est notamment envisagé d'importants travaux de dragages (15 millions
d'euros), le remblaiement d'un nouveau polder d'une quarantaine d'hectares
et la construction d'un quai (15 millions d'euros également).
Dragages portuaires
Un million de mètres cubes, c'est le volume de matériaux qu'il
sera nécessaire d'extraire lors des travaux de dragages envisagés
au port de commerce à l'horizon 2015. Il s'agit de creuser les souilles
le long des quais et les chenaux d'accès afin de pouvoir accueillir
des navires d'un tonnage plus important. Une première phase d'étude
préalable a été engagée à hauteur de 240
000 € par la Région. Les matériaux extraits serviront à
construire un nouveau polder.
« Autoroutes de la mer »
Une « autoroute de la mer » passera-t-elle par Brest ? C'est ce
que souhaite la Région Bretagne. Elle a répondu à l'appel
d'offres européen Marco Polo destiné à développer
le transport maritime des camions de marchandises pour désengorger
les axes routiers. Brest est le seul port de la Région Bretagne candidat.
« Nous ne sommes ni indifférents, ni inertes »,
précise le président de la Région, Jean-Yves Le Drian.
Forme de radoub numéro 1
La Région et ses partenaires ont investi 20 millions d'euros dans les
travaux de rénovation de la forme de radoub numéro 1, datant
de 1912 et devenue obsolète. Trois ans après le début
du chantier, équipements, grues, réseaux de centrage ont été
modernisés pour une remise en exploitation en juin 2009.
Olivier MÉLENNEC.
Ouest-France - Brest - 11/04/2009