Le tramway s'installe sans faire de vagues
Des critiques sur les registres d'enquête publique. Mais les 150 réactions démontrent aussi un plébiscite pour ce projet de 300 millions d'euros.
Quelles répercutions ? France
Télécom s'inquiète de la gêne pour ses
clients et du coût de déplacement de ses câbles
de cuivre et fibre optique. Des habitants du bas de Jean-Jaurès
sont soucieux du fait qu'il n'y ait « aucune garantie
technique sur les vibrations pour les immeubles ». Le bus marchait si bien... Plusieurs
ne comprennent pas pourquoi « vouloir à tout
prix changer un système de bus qui marche alors qu'une amélioration
suffirait » et alors « qu'en dehors des
heures de pointe, le service de bus fonctionne parfois pratiquement
à vide ». Le tramway, comme à Nantes
ou Bordeaux, mais à Brest où il n'y a «
pas de bouchons », ne serait-ce pas «
le caprice d'une ou de quelques personnes ? ». |
Image de synthèse du tram vert anis lorsqu'il circulera en bas de la rue Jean-Jaurès, normalement dès 2012. |
Des
piétons et des emplois
Beaucoup espèrent que le tram rendra « la vie
plus facile aux piétons » et fera baisser la pollution.
« Vivement la ligne 2 », lit-on par endroits.
La directrice de la société Kéolis à Brest (exploitante
du réseau Bibus, filiale de la SNCF) ne cache pas son «
enthousiasme » pour un projet qui offrira « l'opportunité
de nouveaux métiers et de nouveaux emplois ». Encore
faut-il qu'elle remporte ce marché bus + tramway (35 millions d'euros
de chiffre d'affaires par an), dont l'attribution est en cours.
«
Le tramway donnera à la rue de Siam un aspect plus souriant et moins
bruyant », se réjouit un riverain. « Et
ça relancera le bâtiment et les travaux publics en cette période
de crise ».
Des idées
«
Osons la couleur. » Un habitant de Plougastel propose un tram
jaune et un pont de Recouvrance rouge.
Des habitants
de Pen-ar-Créac'h réclament une station. Ceux de Kergaradec
veulent un talus entre le parking relais et les habitations. L'école
des ingénieurs de l'armement (Ensieta) dégaine et réclame
la confirmation d'un arrêt, aujourd'hui en option. Un chercheur du Technopole
attend une extension vers ce secteur peuplé d'écoles supérieures,
d'entreprises et d'organismes scientifiques. « N'oubliez pas
les pistes cyclables », peut-on lire. « Pourquoi
la gare n'est-elle pas reliée ? » Il faudrait «
des petits taxis électriques dans le centre-ville ». À
Recouvrance, on regrette que le tram ne passe pas rue Anatole-France. Cela
« aurait permis de sauver des commerces ».
Sébastien
PANOU.
Ouest-France - Brest - 16/04/2009