Depuis AZF, les risques industriels mieux surveillés
Dans
le département, cinq sites sont classés Seveso 2, le plus haut
niveau de risque. Depuis l'explosion d'AZF à Toulouse, dont le procès
vient de s'ouvrir, les mesures de gestion du danger ont été
amplifiées.
Les sites classés Seveso 2
Dans le département, cinq sites sont classés Seveso 2. Ils présentent un risque majeur pour l'environnement et les personnes domiciliées proches de l'entreprise. Trois sont situés à Plonévez-du-Faou (Excia, dépôt d'explosifs), Pont-de-Buis (Nobelsport, poudrerie) et Rosporden (Yplon Mc Bride, produits cosmétiques). Deux sites sont concentrés à Brest, Imporgal (distribution de gaz) et Stockbrest (distribution d'hydrocarbures). Contrairement à Toulouse, le Finistère ne présente pas sur son territoire de grands sites industriel et chimique comme AZF.
Définir les zones de risque
Les études de danger constituent la base de la maîtrise des risques. Elles sont élaborées par les industriels et remises aux autorités administratives, préfecture et Drire (1). Depuis l'explosion d'AZF, « ces études sont plus fines », souligne Jean-Pierre Gaillard, adjoint au directeur de la Drire de Rennes. « Les exploitants sont poussés à évaluer au plus juste le risque que présentent leurs entreprises. Nous pouvons les contraindre à effectuer des mises à jour de ces études ». Deux facteurs principaux entrent en compte dans cette évaluation : le degré d'importance du risque et la probabilité qu'il intervienne. Avant AZF, ce 2e point n'était pas évalué.
Des travaux à Brest
Si le risque est toutefois trop important, la Drire peut, en dernier ressort, exproprier les habitants situés dans les zones les plus dangereuses. Cette mesure n'a jamais été appliquée dans le Finistère, « nous préférons délocaliser l'industriel », assure Jean-Pierre Gaillard.
Un exercice à Pont-de-Buis
Les établissements sont régulièrement inspectés par des experts indépendants. La Drire mise sur la transparence. Elle organise près des sites à risque des comités locaux d'information. La Drire veut mettre en place une « culture du risque ». Des exercices de secours grandeur nature sont également organisés tous les trois ans. « Nous envisageons le pire des scénarios », indique le responsable de la Drire. Le dernier s'est déroulé à la poudrerie de Pont-de-Buis, en 2007.
Identifier, prévenir et gérer les risques
En 1976, de la dioxine est accidentellement rejetée sur la commune de Seveso, en Italie. Interpellés, les États européens se dotent, en 1982, d'une politique commune en matière de prévention des risques industriels majeurs.
En 1999, la directive Seveso 2 renforce la prévention des accidents. Elle exige une gestion du risque par les industriels, sous l'autorité des États. Elle s'applique au stockage comme à l'utilisation de matières dangereuses : explosifs, élimination des déchets dangereux et nucléaires notamment.
En France, il existe deux seuils selon la « dangerosité » du site : Seveso seuil bas (risque important) et Seveso seuil haut (risque majeur). Tous ces sites sont soumis à autorisation préfectorale et font l'objet d'une enquête publique avec étude d'impact et de danger.
Les sites seuil haut doivent également faire l'objet de plans de prévention des risques technologiques (PPRT). C'est une disposition instaurée par la loi « Risques » de juillet 2003. Elle débouche sur un arrêté préfectoral qui délimite un périmètre d'exposition aux risques. Elle est annexée aux documents d'urbanisme.
Si nécessaire, ils permettent d'exproprier les habitants dans les zones les plus dangereuses et obligent les industriels à réduire les risques à la source dans les entreprises.
Benjamin
MORIN.
Ouest-France - Finistère - 25/02/2009