L'heure du départ toujours tenue secrète
Le
départ de l'ex-Clemenceau n'est plus désormais qu'une
question de jours, sinon d'heures. Hier, dans la matinée, le
remorqueur britannique Anglian Earl est venu s'amarrer à l'épi
porte-avions où se trouve le Clem'depuis son retour d'Inde
en mai 2006. Droit
de « veto » |
Hier dans la matinée, le remorqueur britannique Anglian Earl est venu s'amarrer à l'épi porte-avions où se trouve l'ex-Clemenceau. |
La
Marine se réserve tout de même un droit de « veto
» si elle estime que toutes les conditions ne sont pas réunies.
« À l'heure actuelle, rien ne s'oppose au départ
du bateau », indique le commandant Hudault.
Une situation qui pourrait toutefois évoluer si le baroud d'honneur
de l'association brestoise AE2D réussit. Lundi, à 14 h 30, le
tribunal administratif de Rennes examinera en urgence sa demande de suspension
du transfert de l'ex-Clemenceau en Angleterre.
«
Nous demandons que soit suspendu par voie judiciaire le départ du bateau
tant que nos recours sur le fond ne sont pas examinés »,
explique Me David Rajjou, l'avocat de l'association AE2D. Ces recours sur
le fond visent les autorisations de transfert transfrontalier de déchet
et d'exportation de matériel de guerre.
Manque
de compétences
AE2D
estime que le chantier anglais Able UK ne dispose pas des compétences
nécessaires pour déconstruire l'ex-Clemenceau dans le respect
des normes environnementales et sociales. L'association, comme les autres
membres du comité de vigilance ex-Clemenceau, demande que celui-ci
soit démantelé en France.
Les autorités
françaises attendront-elles le jugement du tribunal administratif de
Rennes pour autoriser le départ ? Me Rajjou pense que oui. «
Supposons que l'ex-Clemenceau parte et que le tribunal statue en notre faveur.
Compte tenu du délai de traversée, le bateau sera amené
à faire demi-tour. Je n'imagine pas que la Marine prendra ce risque.
»
Olivier
MÉLENNEC.
Ouest-France
- Brest - 31/01/2009