Un « oui mais » au projet de tramway
La commission d'enquête d'utilité publique a rendu son rapport. Le détail des grands sujets abordés. Le préfet doit maintenant prendre, ou non, un arrêté d'utilité publique.
Points forts
Un deuxième site propre Le choix d'un tram sur rails |
Dora, le navire de service de DCNS a quitté Lorient hier avec une pièce en forme de nez de sous-marin. |
Des
quartiers revitalisés
Le
tracé a été l'un des points les plus discutés.
La commission d'enquête juge l'ensemble cohérent. «
Retenu à l'issue de l'étude de plusieurs variantes, il est de
nature à desservir un maximum de population. » Les commissaires
enquêteurs pensent que le tram « revitalisera les quartiers
desservis, en particulier ceux de Pontanézen et de Recouvrance ».
L'indemnisation
des commerçants
Bien
avant l'enquête d'utilité publique, c'était l'un des gros
sujets de discussion. La commission se dit rassurée sur la volonté
de toutes les parties, « d'assurer une juste indemnisation des
préjudices économiques subis ». Toutefois, elle
insiste sur l'intérêt de rendre la commission d'indemnisation
opérationnelle dès maintenant. « Afin d'assurer
la plus grande objectivité des décisions et de maintenir le
meilleur climat possible dans une période délicate à
gérer. »
Points faibles
BMO
est partie trop tôt
Même
si cela n'a pas de rapport avec le contenu du projet, la commission d'enquête
estime que BMO a trop communiqué en amont (date de départ des
travaux, de l'inauguration...). Cela aurait « brouillé
le message » sur l'utilité même de l'enquête.
Une
station à rajouter
Si
le tracé est validé, une station supplémentaire est suggérée,
au niveau de Pen ar Créach. Il faudrait alors déplacer la station
Menez-Paul plus bas vers Ponta. Avantage de cette nouvelle station, elle remplacerait
directement la station de bus existante. Et la station de Menez-Paul, placée
dans une pente moins forte que dans le projet initial, serait «
accessible aux personnes handicapées ».
Des
études de bruit à refaire
Les
nuisances sonores n'ont fait l'objet que de dix-huit observations. Sur le
parcours même du tram, pas de problème : le bruit sera moins
élevé qu'avant. En revanche, dans les rues adjacentes, la question
se pose. Selon la commission d'enquête, il faudrait mener de nouvelles
études d'impact dans les rues concernées, en bas de la rue de
Siam, et aux abords des parking relais.
Repères
Le coût
Le tram coûtera 298 millions d'euros. Mais la commission d'enquête
relève que le déplacement des « réseaux
eau et assainissement est à la charge de BMO. Son coût devrait
être intégré au budget de l'opération ».
Ne serait que pour y affecter les recettes correspondantes. Le montant de
ces travaux est de 44 millions.
La majorité
Le rapport d'enquête publique repose sur environ 500 observations. Une
centaine d'avis sont « catégoriquement opposés
à la création d'une ligne de tram ». Selon les
commissaires enquêteurs, leur argumentation est souvent «
bien étayée » : tram inutile, réseau de
bus perfectible certes, mais qui fonctionne déjà bien, coût
prohibitif. En revanche, plus de 300 intervenants se sont déplacés
pour soutenir le projet. Leurs avis sont « nettement moins argumentés,
souvent formulés sous forme d'une lettre type comportant une seule
phrase ». Mais c'est la majorité.
Et maintenant...
Cet avis de la commission' d'enquête est une chose. Mais désormais,
c'est au préfet qu'il revient de prendre, ou pas, un arrêté
déclarant l'utilité publique du tram. Ce qui permettra à
Brest métropole Océane de mener, le cas échéant,
les expropriations nécessaires.
L'ensemble du rapport public
est consultable sur www.letram-brest.fr
Olivier
PAULY.
Ouest-France - Brest - 31/07/2009