Désamiantage
du Clemenceau: Hartlepool,
partagée entre emplois et amiante
Dimanche
dernier, le porte-avions de la marine française « Le Clemenceau
» (sobrement repabtisé Q790) est arrivée à bon
port. Il sera démantelé dans la cale sèche d’Hartlepool,
au nord-est de l’Angleterre. En déclin, le chantier naval
de la ville espère ainsi créer des emplois et relancer l’économie
en inaugurant une filière de démantèlement. Avec les
quatre navires américains immobilisés dans la baie depuis 2004,
le Clemenceau participera donc à la reconversion du chantier, se félicite
l’entreprise « Able UK », chargée de l’opération.
Aubaine pour l’économie locale ou drame écologique ? Les associations
vertes montent au créneau. La ville de 90 000 habitants héberge
déjà une centrale nucléaire qui produit plus de 3% des
besoins en énergie du Royaume, un terminal pétrolier, une raffinerie
et un complexe chimique. « N’est-ce pas assez », s’est indigné
un écologiste interrogé par la chaîne Sky News. «
Controversée », l’embarcation trimballe 400 tonnes de matériaux
amiantés.
Crainte
d’une contamination
Dans
un communiqué daté du 8 février, l’association «
Les Amis d’Hartlepool » disent leur crainte d’une « contamination
des liquides pollués à la cale sèche. Il y a également
le risque distinct d’une contamination aux sols à travers les larges
fondations perméables de la cale sèche, au cours du processus
de démantèlement par la société Able UK».
Dès le lendemain de l’annonce du transfert du navire de Brest à
Hartlepool le 1er juillet 2008, les écologistes ont protesté
jusqu'à mener une action en justice à l’encontre du «Comité
pour la santé et la sécurité », l’agence environnementale
et sanitaire britannique. La mobilisation n’a pas suffit. L’amiante fait partie
du décor : elle est stockée à l’air libre, à l’extérieur
de la ville.
Marie-Adélaïde
Scigcaz
VSD - 13/02/2009