Le Développement Durable, locution assez malheureuse en français, car l'image qu'elle suggère contient une contradiction entre les deux termes qui la compose, est une mauvaise traduction de l'anglais Sustainable development. Plus précis et plus exact, car soutenable dit la condition qui doit être imposée au développement. Alors que durable, est plus ambigüe, laissant penser que le développement pourrait être durablement poursuivi, légitimant en quelque sorte la croyance en la possibilité d'une croissance infinie. C'est la notion de limite qui a ainsi été atténuée dans cette formulation. La durabilité doit être entendue ici comme : condition permettant de conserver un milieu et une biodiversité riche et propice au maintien des populations en bonne santé... et doit donc être explicité par une périphrase. Le Développement soutenable aurait été préférable, mais c'est bien cette locution de Développement Durable qui s'est imposée officiellement et dans les usages.
Le développement durable est "un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs"… et "la priorité accordée aux besoins essentiels des plus démunis".
G.H. Brundtland, rapport de l'ONU "Notre avenir à tous", 1987.
La Conférence des Nations Unies sur lʼEnvironnement et le Développement (CNUED), dit Sommet de la terre de Rio 1992 a réunie les représentant de 180 états et de très nombreuses ONG.
Lors de ce sommet, un consensus s'est dégagé autour de 5 documents.
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Site Adéquations 2009
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Depuis ses premières énonciations le Développement Durable existe aux croisement des disciplines, ses objectifs et ses modalités d'action sont complexes. Il en résulte une pluralité d'interprétations. Et aussi plusieurs représentations.
La plus commune défini le DD à l'intersection des sphères de l'économique du social et de l'écologique. La dimension écologique inclut la biodiversité les écosystèmes, les paysages et les services écosystémique qui leurs sont sont associés.
Depuis 2002 la diversité culturelle (qui peut être lut comme une biodiversité proprement humaine) est couramment admise comme une quatrième composante.
En hiérachisant les domaines depuis une vision planétaire, la biosphère inclut la culture qui elle même inclut le social, qui enfin inclut l'économie.
Cette relativisation de l'économie ou du social, rendu visible par une approche systèmique du vivant, est cependant très difficile à admettre pour les agents des secteurs de l'économie ou du social. Pour tenter de résister au diagnostic posé par le DD, ces acteurs peuvent revendiquer le maintien de la primauté de leur domaine sur les autres, renversant la hiérarchie des priorités, relativisant ainsi leur propre inclusion dans la biosphère, pourtant seule garante de la pérennité de leur existence.
Illustration de cette prédominence du domaine social, conduit à la représentation d'un espace de développement maximaliste prenant en compte la contrainte des ressources environnementales comme simple facteur limitant.
Une autre représentation, peu connue, met les ressources naturelles à la place des fondations du bâtiment du DD. Cela remet la sphère écologique qui parrait à l'égal du social et de l'économique à sa vraie place : effectivement sans ressources tout le château ne peut que s'écrouler.
Plus concrètement, 5 finalités, classées par ordres de priorité, sont souvent énoncées : changement climatique, biodiversité, épanouissement humain, solidarité sociale, consommation responsable.
…
On le voit, les conséquences à tirer de la vue mondiale au niveau de la biosphère, sur nos modes de vie, nos pratiques et les politiques, ne font pas consensus. La notion est utilisé par des acteurs qui ne lui prêtent pas les mêmes implications.
Ainsi du développement de la consommation, serait-elle même responsable, souhaité par certains, qui n'est pour d'autres, pas comptatible avec la possibilité d'un développement durable. Le terme de décroissance est apparut pour insister sur le besoin de baisser l'empreinte écologique de nos consommation et de la nécessité de sortir de la société de consommation. Toute l'économie des pays riches étant basée sur ce modèle, on voit que cela constitue un point de blocage pour le passage des objectifs du DD vers les politiques économiques.
Enfin, je propose une représentation, qui tente d'exposer la dualité entre la lecture scientifique du monde qui découpe la nature et la vie, la place dans son laboratoire pour mieux l'étudier, et la lecture pilosophique ou plus simplement sensible, qui replace l'homme au sein d'une nature dont il ne saurait totalement s'extraire. L'intersection n'est peut-être pas le DD, mais plutôt un tronc commun des cultures humaines. Notre société est indéniablement hypertrophiée du côté de la science, du moins sur le plan de nos actions opératiques sur le monde, au détriment du philosophique et du sensible. Cause d'inconnaissance du monde naturel, et des mésusages que nous en faisons. En reprenant la graphie du Yin-Yang taoiste, symbolisation précurseure et excellente de la dualité, de l'adaptation à l'environnement, qui s'applique remarquablement bien au DD.
En 2016 l'ONU fixe 17 ojectifs du DD. Les thèmes élargissent considérablement la portée du DD en mettant des accents sur les conditions du développement humains, nécessaire à un développement durable. Ces ODD sont enseignés dans les cursus scolaires de la plupart des pays.
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC ; en anglais : Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC) est un organisme intergouvernemental qui regroupe en 2021 195 États. Ce groupe, créé en 1988 à la suite d'une initiative politique de nature internationale, dépend de l’Organisation météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l'environnement.
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Infographies en qualité poster libre et actualisées avec les données du 6è rapport
Infographie tirée du tome 2
La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (en anglais : Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services, IPBES) a tenu sa première réunion début 2013, sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elle joue un rôle d'interface et de vulgarisation scientifique entre l'expertise scientifique et les gouvernements sur les questions traitant de la biodiversité et des services écosystémiques.